Les objets connectés ont incontestablement le vent en poupe. Un véritable déluge de nouveaux produits devraient débarquer en septembre 2014. Dans le lot, il va être difficile de démêler le bon grain de l’ivraie tant les références sont nombreuses. Pourtant, quelques-unes parviennent tout de même à se démarquer du lot, comme le « mother » de la société sen.se. Un concept qui pourrait s’avérer (vraiment) révolutionnaire.
Décrire le concept qui se cache derrière le mother de la société sens.se n’est pas aisé. L’objet se présente sous la forme d’une base en forme de poupée russe blanche, accompagnée de plusieurs capteurs, baptisés Motion Cookies. Cette base tient lieu de dispositif central et doit être branchée à une box internet. Elle accepte ensuite jusqu’à 24 Motion Cookies, donc jusqu’à 24 objets connectés. En effet, ces capteurs oblongs promettent de quantifier… tout ce qui est quantifiable.
Une ambition qui peut sembler démesurée de prime abord. Toutefois, les exemples d’utilisation sont si nombreux qu’il faudrait un épais bouquin pour tenter de tous les caser.
Des possibilités sans fin
Parmi les premières applications possibles, on peut citer pêle-mêle le quantified self fitness (nombre de pas, distances parcourues, calories, etc.), la gestion de la domotique à domicile ou encore la surveillance à distance de ce dernier, la mesure de la température, la gestion du sommeil, la surveillance d’objets spécifiques, etc. La liste est non seulement encore longue, mais devrait gonfler démesurément avec le temps. La seule limite est en effet l’imagination de ses utilisateurs.
Selon les sensibilités de chacun, tous les usages ne se vaudront pas évidemment, mais il sera bien pratique par exemple de pouvoir surveiller la médication d’un proche, le brossage de dents des enfants ou le positionnement précis des clés de voiture avec un outil fiable et précis.
De nombreux points forts
Le tout sera couplé à un « Senseboard », une sorte de carnet de route qui gardera en mémoire toutes les données mesurées et les présentera sous forme de graphiques clairs et intelligibles.
Si la station mother embarque des alertes sonores et lumineuses, le système comprend également des alertes à distance, qui pourront être envoyées par notifications sur un smartphone, par SMS, par email et même par appel téléphonique. Les points forts de ce concept sont donc nombreux. Il ne nécessite pas de se rééquiper d’une multitude d’objets du quotidien pour les faire entrer dans l’ère connectée. De plus, les capteurs Motion Cookies étant réutilisables à volonté, ils permettent de rendre connecté un objet ponctuellement, même si ce n’est que pour une seule utilisation. Le capteur multitâche s’adaptera ensuite automatiquement à sa fonction après que l’utilisateur ait renseigné la fonction en question dans l’interface. Simple, efficace et économique.
Le concept est donc très séduisant, même s’il exige beaucoup de pédagogie pour mettre en lumière sa portée et ses usages potentiels. Il reste bien sûr quelques inconnues comme la précision des capteurs et l’ergonomie de l’interface pour gérer tous les Motion Cookies. Mais si ces deux éléments clés sont réussis, mother devrait rencontrer un grand succès.
Un lointain descendant du Nabaztag
Pour finir, un mot sur Rafi Haladjian, l’homme qui se cache derrière ce projet un peu fou. Le créateur de mother n’hésite pas à définir son projet comme une « maman 2.0 ».
Si son nom vous est inconnu, sachez qu’il s’agit de l’inventeur du tout premier objet connecté… en 2005 ! Les plus technophiles d’entre vous se souviendront sans doute du Nabaztag, un « lapin connecté » destiné au grand public, qui a connu une seconde vie sous le nom de « Karotz » un peu plus tard.
Huit ans après, Rafi Haladjian a donc fondé la société Sen.se pour donner corps à mother. Si le Nabaztag a connu bien plus de bas que de hauts dans sa carrière, le projet mother part sous de meilleurs auspices. D’une part, le contexte est évidemment plus favorable que jamais à l’explosion du marché des objets connectés. D’autre part, mother a reçu de nombreuses récompenses depuis sa présentation au CES 2014 en début d’année – où il a été primé pour la première fois. La dernière distinction en date lui a été décernée début juillet. Il s’agit du Prix de l’Innovation Digitale, créé par Petit Web en partenariat avec Criteo, Dentsu Aegis Network, La Poste, M6 et Microsoft.