jeu video France
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Dossier : le jeu vidéo français

Lorsque l’on parle de grands titres à succès en matière de jeux vidéo, le plus souvent le public fait référence à des productions américaines ou nippones. Il faut pourtant savoir que les studios français ont eux aussi fait leurs preuves en rassemblant l’enthousiasme d’une bonne part de la communauté mondiale de joueurs. A la tête de ces studios se trouvent des chefs de projet tantôt essayistes tantôt artisans soucieux de faire évoluer ce média si attrayant. Sans oublier ces chercheurs universitaires qui eux aussi participent à cette culture, voir :  Quand l’étude des jeux vidéos passe par leur défense…. De leurs travaux en sortent inconsciemment de nouvelles manières d’aborder les mondes virtuels, voire de produire des créations d’un nouveau genre totalement inattendu, comme dans les jeux vidéos de guerre par exemple. Leur but peut les apparenter à des explorateurs soucieux de découvrir tous les angles de vue auxquels on peut aborder ce média qui s’enrichit des nouveaux moyens technologiques. Pour une poignée d’entre eux, ils sont les développeurs d’un Huitième Art.

Le temps des pionniers du jeu vidéo en France

Années 80, l’époque des trusts où des personnes travaillent dans leur garage à programmer un tas de chose dont des jeux à l’instar de Jordan McMener qui mettra sur pied avec son frère le premier épisode de la saga Prince Of Persia à l’aide de son Amiga. En France, le phénomène est similaire. Durant cette période apparaît Philippe Ulrich. A première vue, rien ne le destinait à s’approcher à ce média vidéoludique. Tantôt globe-trotter, tantôt musicien, c’est bien grâce à la musique qu’il se rapproche de la programmation. Au début, il ne s’agit que d’un moyen de produire des nouveaux sons pour sa musique électro. Puis, il s’initie à la programmation de jeux vidéo en se servant du ZX80 de Clive Sinclair, un inventeur britannique. Par la suite, il s’associe à Emmanuel Viau pour fonder la première société de jeux video en France, ERE informatique. La société produit durant six ans une trentaine de hits internationaux.

Cette histoire ne s’arrête pas là. Philippe Ulrich est l’homme qui pose la première pierre de l’édifice du milieu français vidéoludique. Cette graine donne naissance à une prolifération de développeurs en herbe qui vont proposer des visions personnelles. Les premiers à suivre le pas sont ceux qui vont fonder à leur tour leurs studios de développement. Paul Cuisset fait partis de ces entrepreneurs, co-fondateur de Delphine Software, entreprise en activité dès 1988. En 1989, il développe sur l’Atari ST, les Voyageurs du Temps, qui se trouve être un jeu d’aventure qui utilise les totales possibilités de la machine pour l’époque.

Par contre, ce qui différencie ce soft des productions de l’époque, c’est que Paul Cuisset met en place une scène d’introduction comparable à celle d’un film. Le rapprochement entre les deux médias s’opère, les équipes de conception, le plus souvent limitées à une poignée de personnes, trouvent un intérêt de mettre en place un langage visuel dans le but d’insérer des histoires à l’intérieur de leurs productions, certainement pour susciter l’engouement du public. D’ailleurs, les histoires proposées peuvent de très loin être adaptées pour le cinéma ou la télévision. Le jeu vidéo se révèle être la solution pour adapter des scénarios trop long voire trop ambitieux. Par la suite, bon nombre de créateurs vont tenter de faire du jeu vidéo un matériau en convergence avec d’autres médias plus ancrés dans la culture populaire.